L'été est une saison merveilleuse, d'abord par le temps que celle-ci apporte : le soleil, la chaleur, le chant des oiseaux, le doux goût sucré des fruits... Mais le fait est que nous n'étions pas encore en été. Et pourtant on pourrait s'y méprendre aujourd'hui et, par chance, cela tombait pile-poil un Dimanche après-midi. Un temps magnifique où pas un seul nuage ne vient entacher le bleu uniforme du ciel. Un temps où le soleil diffuse avec entrain sa douce chaleur, celle qui lèche votre peau et qui semble la réchauffer de l'intérieur. En bref c'était un temps à venir au lac.
Jim était allongé au bord du lac, il avait trouvé un coin ou il y avait une légère pente, légèrement à l'ombre d'un arbre, c'était une position parfaite pour s'allonger. L'herbe bien dodue formait un léger matelas qui pourrait aisément ravir n'importe qui pour une petite sieste. Il avait une marguerite dans la bouche et s'amusait à la faire rouler d'un côté à l'autre de celle-ci. Le petit goût sucré le ravissait et il observait d'un œil et demi les autres personnes qui se promenaient autour du lac. Un œil et demi car, malgré le fait qu'il se trouvait à l'ombre, le soleil l'obligeait à plisser un de ses globes oculaire pour pouvoir regarder au loin sans avoir l'impression d'avoir la rétine en feu. Il avait mis les deux mains derrière la tête et avait le creux du genou d'une de ses jambe en appui sur celui de l'autre, bien stabilisée au sol. Son pied faisait des va-et-viens au gré de ses pensées. Cela faisait un peu plus d'une heure qu'il était là. Pas a glandouiller comme ça en regardant la vie autour de lui, non, il avait amené un de ses bouquins ici. Profiter du soleil tout en lisant un bon livre, c'était vraiment le pied ! Il ferma les yeux et vit la lumière rougie par ses paupières, il pouvait voir de temps à autre des taches plus sombres qui correspondaient à la lumière qui s'infiltrait entre les feuilles.
Il laissa ses pensés se dérouler comme bon leur semblait dans sa tête, il était bien et il ne remarqua pas que ses pensées se faisaient de plus en plus incohérente. Il ne remarqua pas non plus que son pied s'arrêta et que le reste de ses muscles se détendirent. Non, ce qu'il remarqua c'est la relative fraicheur qui, d'un coup, l'avait envahi, et la fine odeur de moisi qui avait envahi en moins de deux toutes ses facultés olfactives. Quand il ouvrit les yeux, il n'était plus au bord du lac... En fait il n'était carrément plus dans le même monde.